Ti Émile devient un des maîtres incontournable du bèlè : un véritable porte-flambeau entre l'ancienne et la jeune génération, trait d'union entre le tradition et la modernité, entre la campagne et la ville.
Malgré les années passées en ville, Ti Émile est resté lui-même : son chapeau Bakoua ne l'a jamais quitté.
Les musiques et les chansons de Ti Émile sont autant de pages d'une Martinique qui s’éloigne dans le passé.
Ancrées dans son quotidien, elles sont le reflet de la dure réalité et des moments agréables vécus par les gens des campagnes.
Ti Émile réalise 6 disques, dont deux avec Anca Bertrand, un avec le père Élie, et un avec le producteur Claude Genteuil en 1971.
Au bout de son parcours, Ti Émile est un peu amer.
Il estime avec raison avoir beaucoup fait pour la sauvegarde d'un patrimoine fragile face à une société qu'il estime décadente.
L'animation des ateliers à Fort-de-France avait pris le pas sur sa création artistique. Sa santé a souffert des privations d'antan, mais aussi de toute cette énergie dépensée sans compter au profit de la chanson et de la danse.
En 1990, il fera son retour à Sainte-Marie avec le groupe bèlè "Bèl Alyans". En 1991, il participe au disque de Ronald Rubinel "Ethnicolor" et prévoit d'en enregistrer un autre, ce qui ne restera malheureusement qu'un projet, car Ti Émile disparaît la même année.
Ti Émile décède le 10 mars 1992, à l'âge de 68 ans, après une longue maladie. Son départ est une grande perte pour la culture martiniquaise et caribéenne. Ti Émile est à jamais enraciné dans le patrimoine musical antillais, léguant une oeuvre à conserver dans nos mémoires.