Gisèle SEROTTE (GUYANE)
Née en 1921 à Malmanoury, d'un père clarinnettiste et d'une mère chanteuse, Gisèle SEROTTE, née Gaillou, a été élevée à Sinnamary, et a grandi à Cayenne.
Dès son plus jeune âge, Gisèle SEROTTE a été bercée par les chants créoles de sa mère et de sa grand-mère, toutes deux attachées aux traditions.
Gisèle SEROTTE a grandi dans un univers très festif et musical.
Tous les samedis, sa mère organisait à Sinnamary des soirées traditionnelles autour du tambour et de la danse "grajé" et "kasékò", qui duraient jusqu'au petit matin.
C'est tout naturellement que Gisèle SEROTTE a pris la relève pour perpétuer et faire vivre son patrimoine qui risquait de disparaître à long terme.
"Je ne peux pas laisser disparaître ce que nous ont laissé nos parents, nos aïeux, et nos grands-parents". Man Sérotte
Avec quelques tanbouyés et danseurs, elle fonde le groupe BUISSON ARDENT en 1940, avec lequel elle exalte le folklore guyanais, en multipliant les prestations à Cayenne, notamment. Aujourd'hui le groupe compte plus de 50 membres (chœurs, danseurs et percussionnistes).
"J'ai décidé de nommer ainsi mon groupe parce que cette plante résiste à la sécheresse, et ne se fâne pas (…). Ma grand-mère en avait tout le long d'une allée". Man Sérotte
Le groupe voyage à travers les villes de France et de Corse, dans la Caraïbe et au Brésil, avec le souci constant de faire connaître et apprécier le folklore guyanais. En 1987, BUISSON ARDENT participe au 3ème Festival folklorique en Corse.
Tout comme sa mère, elle organise chaque samedi des soirées traditionnelles chez elle à Cayenne, au Konvwè, une salle qu'elle a créée, où les Guyanais peuvent venir danser sur les rythmes des tambours du folklore guyanais, dont le kasékò.
Avec ces soirées populaires, Man SEROTTE impose le folklore comme le ciment d'une société guyanaise multiculturelle brassant des populations d'origines différentes.
"Je chante et fais danser les gens au son des musiques de notre folklore. De toutes les communes ils venaient pour danser et chanter dans mon groupe".
Ses chants racontent l'esclavage mais aussi la vie quotidienne dans la campagne guyanaise, au début du siècle. Entrecoupées parfois d'ordres aux tambours ou aux danseurs, les chansons abordent également les thèmes de la mort, de l'amour et de l'érotisme…
Séduit par ses chansons, Régis Nogara, responsable de Musique Music (maison de production et de distribution) a réalisé en 1994 un enregistrement lors d'une soirée de Kasé kò chez Man SEROTTE.
Les plus hautes distinctions ont été attribuées à Man SEROTTE :
Ordre National du Mérite, médaille d'or de la Jeunesse et des Sports, médaille d'honneur départementale et régionale, médaille du mérite colonial des anciens combattants, le Lindo de RFO Guyane, et de nombreuses coupes et récompenses en dehors de la Guyane.
"Si mes yeux se ferment, s'il vous plaît, je veux entendre des chants, pas les chants chrétiens, non, je veux des chants de mon pays, des chants grobwa, jwé domino, jwé kat, rigolé, accompagnez-moi avec mon folklore au cimetière" Man Serotte